Samedi 16 et dimanche 17 novembre 2013, les Jeunes Démocrates et les Jeunes Forces Démocrates ont accueilli les délégations européennes des Jeunes Démocrates Européens (jeunes du Parti Démocrate Européen), pour un week-end de travail consacré à l’Emploi des Jeunes et l’Europe, quelques jours après le sommet international de Paris qui a réuni sur ce même thème les chefs de d’Etats et de gouvernements européens.
L’Emploi des jeunes est notre priorité, comme celle d’un grand nombre de nos concitoyens, et nous savons que l’Europe est le cadre pertinent pour le favoriser.
Ce week-end de travail est la première étape de notre réflexion commune pour présenter des propositions concrètes en matière de formation, de mobilité, de reconnaissance des acquis de l’expérience. C’est aussi l’une des premières réunions conjointes entre les Jeunes Démocrates et des jeunes de l’UDI, sur ce sujet qui nous tient particulièrement à coeur.
Une centaine de jeunes se sont ainsi réunis pour une table-ronde sur ce thème, autour de Marielle de Sarnez, eurodéputée et Secrétaire générale du Parti Démocrate Européen, Henri Malosse, Président du Comité économique et social européen (CESE), Alexis Govciyan, conseiller régional Ile-de-France, et Bernard Gomel, chercheur en évaluation des politiques publiques de l’emploi au Centre d’Etude pour l’Emploi (CEE).
Une Europe à refonder, à remettre au service des peuples
Le constat est amer et partagé par tous nos intervenants: l’Europe, telle qu’elle est vécue aujourd’hui, n’est pas au rendez-vous des peuples: “L’Europe n’est pas efficace, n’est pas adaptée. L’Europe n’est pas aux côtés des peuples qui la fondent. Il faut dessiner une Europe plus démocratique et plus efficace, au service des européens“, affirmait ainsi Marielle de Sarnez en introduction à nos échanges.
Nous portons une Europe qui s’appuie sur les peuples, les citoyens et qui agit positivement dans leur vie quotidienne. “On parle souvent du passé, pas assez de l’avenir. Il faut redonner des perspectives à l’UE. J’ai envie d’une Europe qui crée de l’emploi, qui n’attend pas que la croissance vienne de l’autre côté de l’Atlantique”, a ajouté l’eurodéputée et Secrétaire générale du Parti Démocrate Européen.
L’Europe, un cadre pertinent pour créer l’emploi
De quoi parle-t-on quand on parle d’emploi des jeunes?
Bernard Gomel pointe les inégalités des jeunes face à l’emploi. On ne peut pas parler de l’emploi des jeunes sans considérer la diversité des situations.
Deux constats avant tout : aujourd’hui, plus on est qualifié et mieux on s’insère dans le monde du travail et les inégalités sociales se transmettent. On observe notamment la reproduction de ces inégalités à travers les diplômes.
Il s’agit donc de s’intéresser aux 900 000 jeunes qui ne sont ni en formation, ni à la recherche d’un emploi, des jeunes qui sont dans le désarroi le plus total, dans l’incapacité de trouver un emploi. Aujourd’hui, 40% des chômeurs de longue durée sont des jeunes. Il faut établir des passerelles pour leur permettre de se former et de remettre le pied à l’étrier, de se réinsérer dans le monde professionnel.
Avoir une vision innovante et de l’ambition pour favoriser l’Emploi
Ce n’est pas avec les recettes d’hier qu’on parviendra à augmenter le niveau d’activité. Henri Malosse regrette notamment le “show” du sommet européen sur l’emploi des jeunes où “on nous a resservi la même recette pour la quatrième fois en un an”. Selon lui, la garantie jeunesse ne représente que 0,6% des programmes financiers européens, avec des procédures bureaucratiques telles qu’aucun projet ne sera jamais déposé.
De même, les emplois aidés ne sont pas une solution. Au contraire, ils instituent des inégalités comme l’illustre le différentiel de salaire important observé à long terme en défaveur des personnes ayant bénéficié de ce type de programme.
.@MalosseHenri : “il faut passer d’un Welfare state à un Workfare state” #YouthEmployment
— Young Dems for EU (@YoungDemsEU) 16 Novembre 2013
“Il faut enrichir la croissance en emploi, et non attendre que la croissance crée de l’emploi”, propose Bernard Gomel. En effet, on peut créer de l’emploi sans attendre la croissance.
Alexis Govciyan affirme notamment que près de 500 000 entreprises en France, des PME en particulier, cherchent des repreneurs mais ne trouvent pas de candidats faute de formations adaptées. N’oublions pas que 98% des entreprises sont des PME. Ce sont ces structures que nous souhaitons aider en réduisant notamment les lourdeurs administratives et les charges qui les étouffent. Il faut également assurer une stabilité fiscale et juridique aux entreprises pour leur permettre de se développer sereinement.
.@desarnez : “il faut une politique de l’emploi plus offensive … une sorte de New Deal de l’emploi” #YouthEmployment
— Young Dems for EU (@YoungDemsEU) 16 Novembre 2013
Un marché européen de l’Emploi permettrait également de maximiser les chances de trouver le bon candidat pour l’entreprise en manque de ressources humaines, et le poste le plus adapté pour le chercheur d’emploi.
L’Education et la formation, priorité pour favoriser l’accès à l’emploi
Pour atteindre cet objectif, le système d’Education et de formation doit être repensé pour professionnaliser les jeunes qui en sortent. Dans ce domaine, on se trompe en voulant faire des économies sans faire de réforme. La seule réponse est l’Ecole, avec l’égalité des chances pour tous. Les systèmes sont aujourd’hui trop cloisonnés et il n’y a pas assez de programmes de mobilité. Erasmus ne touche par exemple que 1% des étudiants.
En ce sens, nous nous réjouissons du texte sur Erasmus+, adopté au Parlement européen lundi 18 novembre, et qui ouvrira ce programme à un panel beaucoup plus large de jeunes, notamment les apprentis.
Il faut également porter nos efforts sur l’orientation. Elle doit prendre en compte les évolutions de la société et de l’économie pour préparer les jeunes au monde de l’entreprise. Cette réforme doit aussi assurer à l’entreprise que les jeunes formés correspondent à ses attentes. On observe en effet qu’aujourd’hui, l’apprentissage et l’alternance ne sont pas suffisamment reconnus dans l’entreprise et dans le cadre d’une professionnalisation.
C’est ici le problème plus vaste de l’expérience qui se pose: on demande de l’expérience même pour le premier emploi! Il faut donc revoir la définition de l’expérience, expérience de la vie dans une association ou un parti politique pour reconnaître les acquis de l’expérience.
Voici donc des pistes de travail qui nous permettront d’élaborer dans les prochains mois des propositions concrètes pour faire de l’Europe le fer de lance de l’innovation en matière d’Emploi, des jeunes en particulier.
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