Les 1er et 2 décembre derniers s’est tenu à Rome le Congrès du Parti démocrate Européen (PDE/EDP), réunissant des délégations issues des partis démocrates européens et membres de l’Alliance des démocrates et libéraux européens (ADLE) au Parlement européen. Parmi ces délégations étaient présents en tant qu’invités des membres jeunes de l’UDI, démontrant la volonté de rapprochement des partis centristes français pour les prochaines élections européennes.
Le moment fort de ce weekend s’est déroulé au lendemain du Congrès, le lundi 2 décembre à Rome à la Chambre des députés pour le 2nd Forum pour le Renouveau européen. Introduites puis conclues respectivement par Francesco Rutelli et François Bayrou, les participants de ce Forum ont pu assister aux interventions d’un large panel de personnalités représentant les enjeux de l’avenir de la construction européenne. Les invités ont ainsi participé pleinement au sujet central de ce Forum qui était la recherche d’une refondation du projet européen en vue des prochaines élections européennes au mois de mai 2014. Francesco Rutelli a insisté particulièrement sur la nécessité d’éviter le poison d’un retour dans le passé. L’objectif phare de ce discours est d’assurer la volonté de convaincre les Européens d’aller de l’avant et de doter le niveau communautaire des instruments économiques nécessaires à une structuration stable de l’espace européen. Cette année 2014 sera marquante pour l’Europe, soit pour le changement, soit dans son affaiblissement.
Les questions historiques, politiques et sociétales notamment parcourent ainsi ce Forum. Edith Bruck, rescapée des camps de la mort, puis Christoph Frommel (historien), interviennent sur les conflits qu’a traversés l’Europe et qu’elle ne doit pas oublier en tombant dans le négationnisme. Marta Dassu, ministre adjointe aux Affaires étrangères italienne, cible particulièrement l’identité géopolitique de l’Europe sur trois problématiques. Les gouvernements ne doivent plus rejeter leurs fautes sur les institutions européennes selon Gianluca Susta, sénateur italien proche de Mario Monti, repris par Pavel Telicka, ancien diplomate tchèque et ancien commissaire européen. L’Europe ne cesse de bénéficier d’une image très positive à l’internationale mais se doit d’être cohérente dans ses actions au niveau méditerranéen par exemple. Enrico Giovannini, président de l’Institut statistique italienne, insiste, lui, sur le besoin de croissance mais équitable et durable Par la suite, L’intervention de Francesco Cappe, responsable de la fondation GaragErasmus, premier réseau Erasmus professionnel, rappelle l’importance de la mobilité des talents et des idées, comme priorité des Pères fondateurs européens. Cette intervention est agrémentée d’une interview vidéo de Hywel Ceri Jones, l’un des fondateurs du programme Erasmus. Ce programme, avec la reconnaissance des ECTS universitaires, renforce un patrimoine de valeurs intangibles rapporte Francesco Profumo, ancien Ministre de l’Education italien. L’objectif doit être de développer les capacités d’entreprenariats dans la zone la plus compétitive dans le monde. Franco Frattini, ancien commissaire européen, poursuit sur cette voie sur le besoin de succès pour une gouvernance décidant d’une politique étrangère et de défense commune et que l’Europe puisse démontrer sa force. La crise a laissé en effet un sentiment de vulnérabilité que l’on ne doit pas laisser se transformer en peur, notamment par rapport à l’immigration extérieure comme le concède le médecin Aldo Morone, en utilisant l’exemple des drames de Lampedusa.
Enfin la question du fédéralisme est abordée par Pier Virgilio Dastoli, président de la section italienne du Mouvement européen. Il faut faire parvenir aux citoyens le projet d’Altiero Spinelli et défendre l’Europe telle qu’elle est tout en souhaitant une réforme de son fonctionnement, il n’a pas de modèle parfait mais il convient de bâtir une Europe différente affranchie des décisions des Etats et avec des institutions fortes basées sur l’innovation.
François Bayrou a conclu cette journée en rappelant la nécessaire bataille vers l’Europe, seule accès à une réelle souveraineté répondant aux attentes des populations. Pour cela il est essentiel d’imposer l’Europe dans les débats nationaux. Cela passera par une meilleure connaissance des institutions mais également une politisation du débat européen plus accrue.
Le prochain Conseil du PDE à Bruxelles fin février sera ainsi une nouvelle étape pour les européennes et pour partager notre vision de la nécessité d’un renouveau européen.