Le 24 avril, Reporters sans frontières (RSF) a publié son Indice mondial de la liberté de la presse[1]. Cette année, l’Indice brosse un tableau particulièrement sombre de l’état de la liberté d’expression en Europe. L’analyse régionale de RSF[2] souligne que “[l’Europe] a été secouée par deux meurtres, ainsi que par des menaces envers les journalistes d’investigation et des attaques verbales sans précédent contre les médias “. Les menaces et les attaques sont les plus fréquentes en Europe centrale et orientale, et nous notons avec une profonde inquiétude que la situation dans de nombreuses sociétés européennes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’UE, s’aggrave d’année en année[3]. En outre, il est alarmant de constater que la détérioration de la situation des libertés d’expression et de la presse concerne toutes les parties de l’Europe, même les sociétés qui, traditionnellement, bénéficient d’un climat relativement favorable aux journalistes et qui, constitutionnellement, doivent protéger ces libertés.
En tant qu’organisations européennes de jeunesse, nous présentons nos condoléances et notre solidarité aux journalistes agressés ainsi qu’à leurs familles et amis. Le fait d’avoir à payer des prix aussi élevés pour informer le public constitue une attaque contre la démocratie européenne dans son ensemble et devrait être traité comme tel.
La liberté de la presse est l’une des pierres angulaires de la démocratie. Sans une presse libre, il est de plus en plus difficile de tenir les détenteurs du pouvoir responsables de leurs actes et de lutter contre la corruption. Sans une presse libre, nous ne sommes pas en mesure de promouvoir une participation informée et significative des jeunes dans la société. Sans une presse libre, le projet européen lui-même est en danger. Il est donc de la responsabilité des décideurs de prendre des mesures efficaces pour changer la tendance à la réduction de l’espace de la presse et faire en sorte que les journalistes puissent effectuer leur travail sans crainte de représailles. En gardant cela à l’esprit, nous
- invitons tous les responsables politiques européens à respecter la liberté, le pluralisme et l’indépendance des médias, à s’abstenir d’utiliser une rhétorique antimédia et à accepter l’examen critique de leurs propres actions et décisions ;
exhortons tous les partis politiques européens, le Parlement européen, la Commission et le Conseil, ainsi que le Conseil de l’Europe, à s’engager activement avec les organisations représentant les journalistes, telles que la Fédération européenne des journalistes et ses organisations affiliées, afin de mieux faire comprendre aux décideurs politiques l’urgence de prendre des mesures efficaces pour soutenir la liberté de la presse et ce que ces mesures pourraient être ;
nous félicitons du Fonds européen pour le journalisme d’investigation[4] et invitons les institutions européennes à examiner plus avant comment le journalisme qui vise à mettre au jour la corruption, la criminalité financière, les violations des droits de l’homme et les atteintes à l’environnement au niveau transnational et national peut être encouragé sur l’ensemble de notre continent.
Signataires
European Youth Press – Network of Young Media Makers (EYP)
Federation of Young European Greens (FYEG)
Youth of the European People’s Party (YEPP)
European Democrat Students (EDS)
International Federation of Liberal Youth (IFLRY)
European Liberal Youth (LYMEC)
Young European Socialists (YES)
Young European Federalists (JEF Europe)
Young Democrats for Europe (YDE)