Les Jeunes Démocrates Européens ont participé nombreux aux Rencontres Européennes de la Jeunesse, organisées par le Parlement européen à Strasbourg.
Une génération européenne en manque de temps de parole
A maintenant quelques jours du scrutin, il est un enseignement qu’il faudra tirer de cette campagne européenne. Alors que, ces derniers mois, les mots de frontières, euroscepticisme, sortie de l’euro, n’ont cessé de parcourir les débats et les Une des médias, il y a cependant quelque chose que nous ne pouvons nier, c’est l’existence d’une conscience européenne auprès des jeunes générations d’aujourd’hui.
Notre génération totalement interconnectée, qui se construit d’années en années, et qui s’inquiète de son avenir, ne souhaite que s’exprimer d’elle-même mais peine à se faire entendre dans la sphère publique. Elle rêve de pouvoir s’exprimer. Durant 3 jours, le Parlement européen lui a donné cette occasion.
En effet, cette année, les célébrations de la fête de l’Europe du 9 mai ont revêtu un aspect particulier pour beaucoup de jeunes en Europe.
Ce sont environ 5 000 jeunes des 28 pays de l’Union européenne et au-delà qui se sont envolés vers Strasbourg pour participer aux Rencontres Européennes de la Jeunesse organisées par le Parlement européen du 9 au 11 mai dernier. Cet événement fut l’occasion d’échanger, de partager la vision qu’ont les jeunes générations actuelles de l’Europe et de son futur.
Sans langue de bois, les grands sujets tels que le chômage, la mobilité, la révolution numérique, la participation des jeunes à la vie citoyenne ont été débattus lors d’une centaine d’activités organisées en ateliers, conférences, labos d’idées, le tout en présence d’intellectuels, personnalité de la société civile, ou encore responsables au sein des institutions européennes.
Les participants ont eu également droit de prendre place au sein de l’hémicycle sur les sièges habituellement réservés aux parlementaires pour écouter et intervenir au cours de conférences en présence de personnalités politique parlementaires. Cet événement fut tout simplement l’occasion pour toute une génération européenne de prendre la parole, et ceux-ci ne l’ont pas lâchée au moment où la vice-présidente du Parlement européen a demandé à une assemblée pleine à craquer, de s’exprimer sur leur ressenti vis-à-vis de leur avenir et des valeurs qu’ils souhaiteraient retrouver au sein de l’espace européen. Beaucoup se sont exprimés sur leur vision de la politique européenne actuelle, ce qu’ils ressentent pour leur avenir selon leurs opinions personnelles qui finalement se sont retrouvés tout au long de ce weekend européen. Démontrant sa sensibilisation aux enjeux européens, les participants ne se sont pas privés évidemment de critiquer, de reprocher les lacunes des institutions, le manque de volonté politique des Etats membres.
Nous saluons cette ouverture initiée par le Parlement européen. Peu de Parlements nationaux auraient ouvert ses portes et laisser des participants jeunes s’asseoir en plein hémicycle dans les sièges habituellement réservés aux parlementaires.
Ce weekend a permis également à toute une agora d’associations internationales de converser avec toutes ces nationalités représentées mais totalement connectées entre elles. Car aujourd’hui, il n’est plus question de frontières ni de barrière de la langue entre les jeunes de l’Europe. Cela a ainsi permis de mettre en lumière les apports concrets et pratiques de la construction européenne par exemple concernant la mobilité. Sans le développement des réseaux de transports européens et l’abolition des visas, il aurait tellement compliqué de demander à tous cette jeune génération venant des 4 coins de l’Europe de rallier une ville comme Strasbourg. Cela donne une idée du potentiel européen qu’il reste à développer. Car ce weekend, c’est bien toute une génération, ouverte sur le monde et sur les autres, qui s’est donnée rendez-vous pour un avenir correct qui ne sera possible seulement dans une Europe construite sur ces fondations générationnelles.
Là est l’aspect fondamental de ces rencontres de la jeunesse. Du Portugal à la Lituanie, de la Suède à la Grèce en passant par la Slovaquie ou l’Allemagne, cette génération a montré qu’elle est préoccupée par des thématiques réellement communes qui se traduisent par les problématiques d’une sécurité sociale européenne, des frais universitaires communs notamment. Ces thèmes traversent l’ensemble des esprits, quand on observe les retours d’ateliers ou de discussions avec des responsables institutionnelles.
Dépassant les clivages, la seule question à laquelle finalement devront répondre les citoyens lors du scrutin des 22-23-24-25 mai est quel type de d’Europe ils souhaitent. Un tel événement ne peut que démontrer que vouloir se priver d’Europe serait doublement préjudiciable car c’est toute une génération, connectée au niveau d’un continent et tout son potentiel, qui se retrouvaient détruits.
Charles Coudoré
Vice-Président des Jeunes Démocrates Européens