CETA, leçons à tirer d’un échec

Le CETA (ou accord économique et commercial global (AECG)), l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, a finalement été signé le 30 octobre dernier après plusieurs jours d’incertitude dûs à l’opposition du Parlement Wallon. Les Jeunes Démocrates Européens saluent cette signature mais regrettent cet épisode qui laisse encore l’UE affaiblie. Trois leçons peuvent en être tirées.

Il ne faut pas sous-estimer le besoin de démocratie, d’ouverture et de transparence mais au contraire y répondre. Donald Tusk lui-même a admis que le débat déclenché par la Wallonie a été «profitable» en permettant de divulguer des «informations crédibles» aux citoyens. La Commission européenne doit assumer ses responsabilités en tant que «gouvernement de l’UE» et mieux expliquer ses projets aux citoyens européens, notamment dans les médias, comme le ferait chaque gouvernement lors de l’élaboration de lois nationales. Une situation aussi dramatique aurait également pu être évitée si la Commission européenne avait engagé un dialogue avec la Wallonie plus tôt. Il faudra en tenir compte lors des prochaines négociations.

Toutefois, ce besoin de transparence devrait être adressé au niveau européen, en associant plus étroitement le Parlement européen aux négociations, et l’opinion publique le plus tôt possible. Chacun des traités signés par l’Union européenne ne peut avoit l’obligation d’être ratifié par près de 40 parlements nationaux ou régionaux, un seul refus risquant de compromettre l’ensemble du processus. Il en va de la crédibilité de l’Union en tant qu’acteur mondial. Des compétences plus fortes doivent être accordées à l’UE et au Parlement européen en matière de politique commerciale.

Le rejet des accords de libre-échange provient non seulement du manque de transparence des négociations, mais aussi du doute quant aux avantages du libre-échange lui-même. Nous croyons que le libre-échange apporte  de la richesse et des opportunités aux populations, mais, qu’en dépit de ses avantages, le libre-échange a aussi ses perdants. Des instruments européens de défense commerciale doivent donc être mis en place. Si l’Europe et ses États membres ne construisent pas un cadre plus protecteur, le message populiste risque de prendre le dessus. Le libre-échange ne peut pas être le seul horizon politique offert aux citoyens européens.

Picture: European Parliament AudioVisual Department 

Retour sur le Séminaire sur les “Frontières européennes” des 12, 13 et 14 juin

Les Jeunes Démocrates Européens (JDE) ont organisé à Paris un séminaire sur les “frontières européennes” les 12, 13 et 14 juin. Cet événement a mobilisé des membres de l’UDI Jeunes ainsi que des Jeunes Démocrates afin de travailler sur trois thèmes : la coopération européenne et internationale, l’identité culturelle et l’éducation, ainsi que la défense et la sécurité.

Les membres des Jeunes Démocrates Européen ont accueilli les participants vendredi en fin d’après midi au siège de l’UDI. Antoine Carette, Président des Jeunes Démocrates, a expliqué dans son mot d’accueil l’importance de l’Europe pour notre avenir, la nécessité d’un travail commun entre le MoDem et l’UDI ainsi que l’alliance regroupant les démocrates et les libéraux au Parlement Européen. Il termina en expliquant le débat qui avait eu lieu concernant l’immigration, début juin, durant le Conseil du Parti Démocrate Européen (PDE).

Pierre Bornand, Vice-Président des JDE, a lui présenté les Jeunes Démocrates Européens, leurs actions ainsi que les événements qu’ils organisent et a rappelé que les JDE étaient à la recherche de personnes motivées afin de s’engager à leur coté. Sarah Robin, Secrétaire Générale Adjointe des JDE, a expliqué le déroulé du week-end et la façon dont les participants devront procéder afin de mettre en commun leurs idées en vue de la création des contributions des trois commissions.

Le vendredi soir s’est terminé autour d’un diner, permettant ainsi à tous les participants de faire connaissance.

Samedi matin, à partir de 9h, l’ensemble des participants se sont retrouvés à l’hôtel d’agglomération d’Est Ensemble. C’est le Maire de Bobigny, Stéphane de Paoli, qui nous a accueilli dans la salle du conseil communautaire. Après nous avoir expliqué que le multiculturalisme européen était dans nos veines, il nous a rappelé que lui-même, issu d’une famille d’immigrés italiens, était un enfant de l’Europe. Les participants ont ensuite rejoins leurs commissions respectives afin de débuter leur travail et préparer leurs premières questions.

La première intervention fut celle d’Olivier Cadic, Sénateur représentant les Français établis hors de France. Pour lui, il y a un manque d’Europe considérable dans le développement des entreprises. Malgré l’existence d’un modèle d’entreprise européenne, celle-ci n’est pas assez mise en avant par les Etats membres. Il a également abordé la question de l’emploi du futur : pour lui, le slogan doit être : “No people, no paper”. Il pratique déjà dans son entreprise le travail à distance, ce qui lui permet de profiter d’une flexibilité des horaires et de faire appelle à des compétences spécifiques au moment opportun.

Audition d’Olivier Cadic lors du séminaire… par JDE-YDE

La seconde personnalité à être entendue est Sophie Auconie, Gouverneure au Conseil Mondial de l’Eau et Députée Européenne de 2009 à 2014. Pour elle, l’existence d’un sentiment d’appartenance européen et d’une culture européenne, dépend principalement de l’enseignement de l’histoire et de la connaissance que nous avons des pays européens. Elle propose donc que l’enseignement de l’histoire des 28 pays de l’Union Européenne soit renforcée à l’école. De plus, elle constate que l’UE n’envoie pas les bons signaux à la jeunesse en nommant un Hongrois comme Commissaire à l’éducation et à la citoyenneté, pays dont on peut constater les dérives autoritaires de ces derniers mois.

Audition de Sophie Auconie lors du séminaire… par JDE-YDE

Après un déjeuner conviviale en présence de Sophie Auconie, ce fut au tour de notre dernier invité, le Général Perruche, de prendre la parole.

Le Général Perruche a été le directeur de l’Etat Major militaire de l’Union Européenne de 2004 à 2007. Depuis 2012, il est Président d’Eurodéfense-France, association regroupant 14 pays et spécialisée sur les questions de défense européenne.

Le problème fondamental de l’Europe selon le Général Perruche, quelque que soit le domaine, c’est que les nations transfèrent à l’Europe les compétences qu’elles perdent ou qu’elles ont déjà perdu. Il est également à rappeler que le dernier livre blanc français sur la défense date de 2013. Celui-ci possède un chapitre sur ce que peut faire l’Europe pour la France, mais pas sur ce que peut faire la France pour l’Europe. C’est représentatif des problèmes de coopération européenne et des égoïsmes nationaux.

Audition du Général Jean-Paul Perruche lors du… par JDE-YDE

Les trois commissions ont pu continuer leur travail durant la fin de l’après midi. Le soir, les participants se sont retrouvés autour d’un diner offert par le PDE. La soirée s’est terminée autour d’un verre.

Le dimanche matin, au siège du MoDem, les rapporteurs des trois commissions ont exposé les premières propositions écrites par leur commission. Ils ont également répondu aux nombreuses questions des membres des autres commissions.

Autour d’un brunch offert par le PDE, les participants ont pu terminer leurs échanges de manière conviviale et échanger leurs contacts afin de pouvoir finaliser à distance leur propositions. Celles-ci seront prochainement envoyées à nos députés européens afin de contribuer à la réflexion commune du PDE et de l’ADLE.

Travaux des différentes commissions:

L’Europe au cœur des territoires, retour sur Dijon

Le 10 mai 2015, s’est tenue à Dijon la conférence publique: “L’Europe au cœur des territoires”. Parmi les participant(e)s, on comptait des personnalités telles que Nathalie Griesbeck (députée européenne), Quentin Dickinson ( journaliste franco-britannique), Sophie Auconie (ancienne députée européenne) et Pierre Bornand animant le débat public.

On aura pu constater que chaque année l’Europe agit au cœur des territoires dans la réalisation de projets toujours plus investis, se plaçant alors dans une dynamique de développement des territoires et en poussant l’investissement européen toujours au plus proche du citoyen.

La discussion s’est alors portée sur la façon de la rendre toujours plus concrète, la problématique consistant à toujours agir au plus près des réalités.

C’est ce qu’a amorcé Guy Verhofstadt, retenu à Bruxelles, dans une vidéo ; les incitant à se mobiliser, à devenir acteurs dans l’avancée de la construction européenne, et en apportant ”une réponse forte et coordonnée”.

Si l’Europe aujourd’hui n’est pas concrète, c’est parce qu’on ne dispose pas d’élus qui soient des ambassadeurs

Force est de constater que résident de nombreux obstacles qui handicapent les actions au sein même du Parlement européen. C’est ce que nous explique Sophie Auconie en indiquant que les partis politiques envoient un signal qui n’est pas le bon, n’assumant pas la responsabilité de leurs actes. Si l’Europe aujourd’hui n’est pas concrète, c’est parce qu’on ne dispose pas d’élus qui soient des ambassadeurs, et c’est là où on ne respecte pas l’Europe et que les citoyens n’y croient plus.

Ce à quoi Nathalie Griesbeck ajoute : ”il existe un problème de responsabilité où les gouvernements ne prennent à leur propre actif que ce qui ressort de mieux de l’Europe, et laissent les complications être vues comme un effet néfaste de celle-ci”. La crise économique et sociale persiste sur notre pays aujourd’hui, ce qui fait que le citoyen européen cherche à trouver un coupable et voit en elle un moyen de la justifier. On se retrouve alors non pas avec une politique globale européenne, mais plutôt vingt-huit problématiques nationales.

Quentin Dickinson fait aussi le constat que cette Europe est perçue en trois périodes: la première est l’enthousiasme, une fenêtre d’ouverture où l’Europe est portée par tous, la seconde, c’est la référence rituelle sur la question européenne, devenant un passage obligatoire mais où il n’y a rien de tangible par la suite, et enfin la troisième, c’est la méfiance aboutissant à l’euroscepticisme, doute que l’on pourrait avoir quant à sa pérennité.

Porter avec plus de fermeté toutes ces politiques de cohésion

Selon eux, pour palier à ces différents problèmes, il faudrait porter avec plus de fermeté toutes ces politiques de cohésion, car aujourd’hui les citoyens remarquent toutes ces inégalités entres les régions européennes, expliquant pourquoi ils se tournent vers des partis d’extrême. Ce que l’on dit moins c’est que l’Europe participe à rééquilibrer toutes ces disparités au moyen des divers fonds européens comme le FSE, Fonds Social Européen (soutenant l’accès à l’emploi dans les Etats membres et ayant pour but de promouvoir la cohésion économique et sociale), ce qui amène à dire que tout le monde en profite, y compris les plus ”riches”.

Pour Nathalie Griesbeck, ”gouverner, c’est prévoir”. Il faut donc porter les priorités pour les rendre plus fortes et moins technocratiques, en militant pour un vrai fédéralisme européen. Il s’agit là de renforcer la construction européenne en passant par exemple par une politique industrielle qui désignerait des spécificités selon les Etats.

Certes, l’Europe est une réalité peut évidente à percevoir par le citoyen, le territoire de l’Union européenne est marqué par des inégalités fortes, sur différentes dimensions, c’est donc avec difficulté qu’elle essaye de créer un lien fort entre les territoires européens. Cela dit, le succès n’est pas vain, puisqu’il est à noter qu’elle a obtenu le Prix Nobel de la Paix en 2012. L’Europe n’est donc pas à voir comme une option, mais comme un choix et surtout une nécessité.

Thomas Bertrand

« Francogeddon » ou l’armageddon du franc suisse

Jeudi 15 janvier, le franc suisse a bondi de plus de 25% en quelques instants, passant de 1,20 CHF pour 1 euro à 0,85 avant de remonter au-dessus de 1 franc suisse pour 1 euro.

L’annonce provient de la Banque nationale suisse (BNS) qui décide d’abandonner le taux plancher de 1,20 franc suisse pour 1 euro afin d’empêcher la monnaie helvétique de s’apprécier. Depuis 4 ans, l’institution monétaire helvétique défendait ce taux en intervenant sur le marché des changes. Le cours de l’euro ne cessant de baisser par rapport au dollar, cette politique devenait tendue puisque le franc suisse se dépréciait lui aussi par mécanique. L’annonce faite le 15 janvier a surpris l’ensemble des acteurs économiques et financiers.

Pour défendre ce taux plancher, la BNS achetait des devises étrangères sur le marché, ce qui lui coûtait cher. Ce procédé aurait risqué de mettre la banque en première ligne au moment du lancement par la Banque centrale européenne (BCE) de son Quantitative easing (QE). Le QE de la BCE consiste en des rachats massifs de dettes qui auraient pour effet d’injecter des quantités massives d’euro sur le marché.

Le match BNS vs BCE aurait ainsi contraint la banque suisse de  redoubler ses efforts pour empêcher le franc suisse de s’apprécier, alors que l’euro aurait été coulé par l’action de la BCE. Le communiqué publié par la BNS fait clairement apparaître cette possibilité : « Les disparités entre les politiques monétaires menées dans les principales zones monétaires ont fortement augmenté ces derniers temps et pourraient encore s’accentuer (…). Dans ce contexte, la Banque nationale est parvenue à la conclusion qu’il n’est plus justifié de maintenir le cours plancher ».

Au niveau européen, les conséquences sont multiples.

Tout d’abord, pour les frontaliers européens qui travaillent en Suisse. Le franc suisse vaut désormais plus d’euros qu’avant (1 CHF vaut désormais 0,96 €, contre 0,83 € auparavant), ils ont donc vu leur pouvoir d’achat augmenter de 20% en moins de 24 heures. Mais, si l’économie suisse ralentit à cause de l’envol soudain du CHF, c’est l’activité qui risque de pâtir et de se traduire par des destructions d’emplois dont les transfrontaliers pourraient bien être les premières victimes.

Le prix des produits suisses augmente de 30% à l’étranger. Le secteur horloger représentant 11% des exportations suisses, est particulièrement touché par cette baisse des exportations. De plus, l’industrie pharmaceutique représente 33% des exportations suisses, et va devoir baisser ses prix pour ses voisins allemands (14% des exportations en 2013), italiens (8,3%) et français (5,3%) pour qu’ils continuent d’acheter ses produits (chiffres source de L’Express, 16/01/2015). Même logique pour l’agroalimentaire. Le chocolat et le fromage suisses vont devenir plus chers à l’étranger, ce qui risque de créer un manque important. La société “Les fromages suisses” a indiqué dans un communiqué que 82 % de ces produits étaient vendus dans l’Union européenne. L’industrie du textile a également fait part de sa préoccupation, car elle exporte 75% de sa production vers l’UE. Employant plus de 12 500 personnes, elle s’attend à des fermetures d’entreprises et des pertes d’emplois.

En Europe de l’Est principalement Croatie, Pologne et Hongrie où la suppression du taux plancher a créée la panique : les emprunts en francs suisses sont répandus. 700 000 ménages sont par exemple concernés en Pologne. La traite mensuelle pour un crédit immobilier moyen (environ 300 000 zlotys) augmentera de 200-300 zlotys, soit une augmentation de 50 euros par mois pour rembourser un crédit de 69 000 euros. Du fait de la suppression, le risque de défaut pour les contreparties augmente, et les banques pourraient être obligées de prendre une partie des pertes engendrées par la crise.

Enfin, une conséquence plus « juste » attendue dans ce pays des « exilés fiscaux » : les expatriés “aisés” vont payer plus cher leur vie en Suisse, ce qui pourrait les pousser à se quitter le pays.

Quelles conclusions ?

Sur le plan politique, trois conclusions peuvent être tirées de cette “crise” du franc suisse. Au premier lieu, elle souligne l’irresponsabilité croisée de certaines banques et de certaines collectivités locales. En succombant aux sirènes de produits financiers attractifs et d’emprunts aux taux artificiellement avantageux, ces élus locaux ont certainement fait preuve d’une absence coupable de discernement. Celle-ci retombera immanquablement sur leurs administrés qui devront, à travers une hausse de leurs impôts ou des restrictions budgétaires, faire face à cette hausse importante de la charge financière de la dette de leur collectivité.

En second lieu, cette “crise” démontre magistralement qu’une décision prise unilatéralement conduit quasi immanquablement à des conséquences qui peuvent être potentiellement désastreuses pour ses voisins. En prenant seule cette décision, la Banque nationale suisse (BNS) a-t-elle pensé aux centaines de milliers de ménages modestes d’Europe centrale et de l’est (comme la Pologne) qui risquent la faillite? Voilà bien pourquoi la coordination, la coopération, l’échange d’information est primordiale, et tout particulièrement lorsque nos économies sont si imbriquées. C’est d’ailleurs bien là, l’une des raisons d’être de la construction européenne: parce que nous sommes dépendants les uns des autres, nous nous devons de travailler ensemble pour le bien commun plutôt que chacun dans son coin, replié sur ces seuls intérêts nationaux étriqués.

Ceci nous amène à la troisième conclusion. Malgré tout ce que peuvent dire les partis nationalistes et europhobes, la Suisse montre ici qu’elle n’est en fait en rien maîtresse de son destin. Elle dépend étroitement de décisions prises ailleurs et certainement pas par la BNS. C’est en effet la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de lancer sa politique de quantitative easing (QE) qui a contraint les banquiers suisses à abandonner l’ancrage du taux de change du Franc suisse avec l’Euro (peg) avec les toutes conséquences pour l’économie suisse que nous avons décrites. Ainsi, la Suisse doit appliquer les règles européennes, dont les réglementations financières, si elle veut pouvoir accéder au marché de l’UE. Mais elle ne les décide pas. Il en est de même pour sa politique monétaire: du fait de sa forte dépendance à l’économie de l’Eurozone, elle subit, plus que ne contrôle sa propre politique monétaire. Si la France décidait demain de sortir de l’Euro, sa politique monétaire ne se déciderait qu’en façade à Paris, mais dans les faits à Londres, Francfort, New York, Pékin, Tokyo, Singapour… Sauf à vouloir se couper du monde extérieur et fermer hermétiquement ses frontières, mais alors, dites « adieu » à votre iPhone, votre pétrole, vos voitures, votre acier, les touristes, les exportations de blé et de vin ou encore d’Airbus, vos vêtements… En fait à peu près tout ce que vous avez, ou alors rajouter quelques zéros au prix.

Par Florian Vallet et Olivier Gloaguen

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