L’Europe au cœur des territoires, retour sur Dijon

Le 10 mai 2015, s’est tenue à Dijon la conférence publique: “L’Europe au cœur des territoires”. Parmi les participant(e)s, on comptait des personnalités telles que Nathalie Griesbeck (députée européenne), Quentin Dickinson ( journaliste franco-britannique), Sophie Auconie (ancienne députée européenne) et Pierre Bornand animant le débat public.

On aura pu constater que chaque année l’Europe agit au cœur des territoires dans la réalisation de projets toujours plus investis, se plaçant alors dans une dynamique de développement des territoires et en poussant l’investissement européen toujours au plus proche du citoyen.

La discussion s’est alors portée sur la façon de la rendre toujours plus concrète, la problématique consistant à toujours agir au plus près des réalités.

C’est ce qu’a amorcé Guy Verhofstadt, retenu à Bruxelles, dans une vidéo ; les incitant à se mobiliser, à devenir acteurs dans l’avancée de la construction européenne, et en apportant ”une réponse forte et coordonnée”.

Si l’Europe aujourd’hui n’est pas concrète, c’est parce qu’on ne dispose pas d’élus qui soient des ambassadeurs

Force est de constater que résident de nombreux obstacles qui handicapent les actions au sein même du Parlement européen. C’est ce que nous explique Sophie Auconie en indiquant que les partis politiques envoient un signal qui n’est pas le bon, n’assumant pas la responsabilité de leurs actes. Si l’Europe aujourd’hui n’est pas concrète, c’est parce qu’on ne dispose pas d’élus qui soient des ambassadeurs, et c’est là où on ne respecte pas l’Europe et que les citoyens n’y croient plus.

Ce à quoi Nathalie Griesbeck ajoute : ”il existe un problème de responsabilité où les gouvernements ne prennent à leur propre actif que ce qui ressort de mieux de l’Europe, et laissent les complications être vues comme un effet néfaste de celle-ci”. La crise économique et sociale persiste sur notre pays aujourd’hui, ce qui fait que le citoyen européen cherche à trouver un coupable et voit en elle un moyen de la justifier. On se retrouve alors non pas avec une politique globale européenne, mais plutôt vingt-huit problématiques nationales.

Quentin Dickinson fait aussi le constat que cette Europe est perçue en trois périodes: la première est l’enthousiasme, une fenêtre d’ouverture où l’Europe est portée par tous, la seconde, c’est la référence rituelle sur la question européenne, devenant un passage obligatoire mais où il n’y a rien de tangible par la suite, et enfin la troisième, c’est la méfiance aboutissant à l’euroscepticisme, doute que l’on pourrait avoir quant à sa pérennité.

Porter avec plus de fermeté toutes ces politiques de cohésion

Selon eux, pour palier à ces différents problèmes, il faudrait porter avec plus de fermeté toutes ces politiques de cohésion, car aujourd’hui les citoyens remarquent toutes ces inégalités entres les régions européennes, expliquant pourquoi ils se tournent vers des partis d’extrême. Ce que l’on dit moins c’est que l’Europe participe à rééquilibrer toutes ces disparités au moyen des divers fonds européens comme le FSE, Fonds Social Européen (soutenant l’accès à l’emploi dans les Etats membres et ayant pour but de promouvoir la cohésion économique et sociale), ce qui amène à dire que tout le monde en profite, y compris les plus ”riches”.

Pour Nathalie Griesbeck, ”gouverner, c’est prévoir”. Il faut donc porter les priorités pour les rendre plus fortes et moins technocratiques, en militant pour un vrai fédéralisme européen. Il s’agit là de renforcer la construction européenne en passant par exemple par une politique industrielle qui désignerait des spécificités selon les Etats.

Certes, l’Europe est une réalité peut évidente à percevoir par le citoyen, le territoire de l’Union européenne est marqué par des inégalités fortes, sur différentes dimensions, c’est donc avec difficulté qu’elle essaye de créer un lien fort entre les territoires européens. Cela dit, le succès n’est pas vain, puisqu’il est à noter qu’elle a obtenu le Prix Nobel de la Paix en 2012. L’Europe n’est donc pas à voir comme une option, mais comme un choix et surtout une nécessité.

Thomas Bertrand

Les actions contre Google et Gazprom : d’importantes étapes pour l’Europe

Ces derniers mois ont été bien remplis à la Direction Générale de la Concurrence, le tout-puissant régulateur des marchés européens. Sous l’impulsion de la Commissaire à la concurrence Margrethe Vestager, la Commission européenne a décidé en avril dernier d’engager une action contre Google et Gazprom, soupçonnés d’avoir abusé de leur position dominante sur le marché. Si cette décision ne préjuge pas du résultat de l’enquête, les deux sociétés risquent une amende pouvant s’élever jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires, soit plusieurs centaines de millions d’euros.

DG Concurrence : l’autorité de concurrence la plus puissante du monde

La politique européenne de concurrence est une des rares compétences exercées de façon exclusive par la Commission – les Etats membres disposant de leur propre autorité de concurrence pour les affaires relevant de leur marché national – faisant de la DG Concurrence l’autorité de concurrence la plus puissante du monde. Le droit européen de la concurrence ne condamne la position dominante per se, acquise à travers la juste concurrence, l’innovation et la qualité des produits. Elle vise au contraire à protéger le consommateur des abus de cette position, dont une entreprise peut se servir pour éliminer les autres concurrents afin de favoriser ses produits ou ses services, et ainsi imposer un prix supérieur au consommateur ou restreindre sa liberté de choix.

Après une enquête de cinq ans, la Commission a la conviction que Google a abusé de sa position dominante sur le marché des moteurs de recherche en ligne – la compagnie californienne contrôle actuellement 90 % de ce marché en Europe – en favorisant son propre système de comparaison de produits sur celui de ses concurrents. Concrètement, un consommateur recherchant une comparaison entre plusieurs produits sur Google se retrouve orienté plus fréquemment vers le comparateur de Google que celui de ses concurrents, même lorsque celui-ci n’est pas le plus approprié pour répondre à sa demande. Google utilise sa force sur le marché des moteurs de recherche pour renforcer indûment sa position sur un autre marché, celui des comparateurs, réduisant ainsi la concurrence d’une manière préjudiciable au consommateur. Ayant été un formidable acteur de l’innovation durant les dernières décennies, Google est maintenant suspecté de la réduire en se protégeant illégalement de ses concurrents potentiels.

Dans le cas Gazprom, le comportement potentiellement illégal de l’entreprise est plus manifeste. La Commission enquête sur des pratiques anti-concurrentielles en Europe centrale et orientale. Etant un fournisseur vital de gaz pour de nombreux Etats membres de l’UE, la compagnie russe dispose d’un fort pouvoir de négociation dont elle est suspectée de s’être servi pour limiter la concurrence transfrontalière et imposer des prix plus haut à ses clients et aux consommateurs.

Les Etats-Unis et la Russie ont rapidement dénoncé la décision de la Commission comme étant motivée par des objectifs politiques. Certains commentateurs ont également souligné que la Commission avait pu avoir agi pour couvrir les propres faiblesses de l’Europe dans ces deux secteurs clés que sont le marché du numérique et de l’énergie, deux marchés qui sont justement les priorités du mandat de la Commission Juncker. Ces critiques ne sont pas invalides. Aussi longtemps qu’une entreprise étrangère est capable d’offrir des biens et des services moins chers ou de meilleure qualité au consommateur, elle est la bienvenue sur le marché européen. Google, une compagnie moteur de l’innovation ne doit pas être punie pour son seul succès, au motif qu’elle n’est pas européenne. La politique de concurrence doit rester un outil légal et ne doit pas servir un quelconque agenda protectionniste.

Néanmoins, au-delà de la lettre de la loi va la façon de l’appliquer. La Commission a un rôle politique en fixant des priorités dans son action. A cet égard, la fermeté de la Commission dans ces deux affaires est importante, alors qu’il est souvent reproché à l’Europe de ne pas être capable de se protéger. L’UE devrait utiliser cette opportunité pour montrer qu’elle travaille dans l’intérêt de ses citoyens et qu’elle est prête à utiliser les moyens en sa possession pour les défendre. En tant que plus gros marché de consommateur au monde, l’UE a la capacité de faire face aux plus grandes entreprises de la planète, une capacité dont seraient dépourvus les Etats membres s’ils agissaient seuls.

Il en va de l’essence même du projet européen et de sa crédibilité

Le résultat final de ces affaires ne sera pas connu avant plusieurs mois et la Commission dispose toujours de la possibilité de conclure un accord avec les parties pour que celles-ci cessent leurs agissements sans le besoin d’une condamnation. Mais l’Union Européenne a montré qu’elle était prête à agir selon ses règles quand son intérêt supérieur, et celui de ses citoyens était menacé, peu importe la taille de l’adversaire. Cette vision nous la partageons, nous, Démocrates Européens, qui avons toujours défendu une Europe forte et protectrice dans la mondialisation. C’est un point crucial, car il en va de l’essence même du projet européen et de sa crédibilité.

Ces développements sont un rappel important du poids de l’Europe dans le monde d’aujourd’hui. Unie, elle peut se faire entendre, divisée, elle est vouée à n’être qu’une addition de petites entités engagées dans une relation inégalitaire avec les géants planétaires de demain.

 Vincent Delhomme (@VincentDelhomme)

(Photo: European commission)

Smart Cities: connecter les citoyen-ne-s

Pendant le weekend des 18 et 19 avril, les Jeunes Démocrates Européens étaient invités à Saint-Marin par Alternativa Giovanile, membre saint marinais de notre mouvement, à participer à une importante conférence sur le sujet des « Smart Cities » (villes intelligentes).

Deux membres de notre organisation, Olivier Gloaguen, chercheur et Pierre Bornand, un de nos vice-présidents, représentaient notre mouvement aux côtés d’orateurs qualifiés sur des sujets aussi importants que « Connected and Intelligent City of the Future » (villes connectées et intelligentes du futur).

Yann Wehrling, porte-parole du Mouvement Démocrate (MoDem), Eneko Goia, membre du Conseil de San Sébastien et du Parti Nationaliste Basque (PNV), Davide Triacca, délégué du Centro per un Futuro Sostenibile (Italie), Christophe Buergin, maire de Zermatt (Suisse) faisaient partie des orateurs. Chaque participant a pu expliquer sa vision de la ville de Demain, et ce à quoi pourraient ressembler ces villes dans un futur proche, en prenant compte, dans une approche théorique et pratique, aussi bien le point de vue d’une métropole que d’une petite ville (comme la ville de Saint-Marin).

Olivier Gloaguen, orateur pour les Jeunes Démocrates Européens, a eu l’occasion de développer son expérience pratique des « Smart City », en s’appuyant particulièrement sur le modèle britannique et d’une plateforme qu’il a créée lors des élections locales à Fontenay le Fleury (France).

Il a également souligné la fine frontière qui pouvait séparer les « smart cities » et « dark cities » (villes sombres) considérant le fait que ces villes intelligentes pourraient, sans contrôle politique et démocratique, se transformer en villes « orweliennes », type 1984.

Ce week-end nous a également permis d’en apprendre plus sur Saint-Marin, et de rencontrer nos amis d’Alternativa Giovanile. Nous les remercions pour leur invitation et serons ravis de les accueillir lors de prochaines conférences européennes organisées par notre organisation.

Pierre Bornand (VP – @pierrebornand)

Ci-dessous le discours d’Olivier lors de la conférence:

First of all, and on behalf of the Young Democrats for Europe, I would like to thank you for inviting me to talk about smart cities and share with you a few thoughts about current and future development of smart cities

The example of smart cities development and support policy in the UK

I won’t comment in length, neither will I detail all British policies supporting smart cities development, that is not point here, but I would just like to take a few minutes first to share with you a couple of remarks on what I find to be a rather effective policy: a policy that strongly support entrepreneurship and innovative SMEs.

What I have discovered, is that from the very beginning, the British Government has been very keen in supporting, promoting and financing smart cities related projects, directly at the level of the Prime Minister, with the Government Office for Science. They have started, what is called, a “Foresight Program” entitled “Future of cities”. Foresight is prospective program aiming at exploring where the British innovation and related funding efforts should be channeled to So with such a program, the Government sends a very strong signal.

Very early one, the Government decided to bet on innovation and on the British (young) entrepreneurs They have launched a “Catapult centre”, an incubator of start-ups dedicated to the design of future cities and based in London. This incubator gathers SMEs and universities to foster innovation, with the immediate goal of developing, testing and commercializing operational solutions.

The UK has then put forward four “Future Cities Demonstrators” that have been selected through a competition and which have received extra funding (about £33 M in total) in order to implement several smart solutions and be used as live demonstrators. This process is twofold. First, it serves as a powerful communication tool and these four cities have been selected through a nationwide competitive process between about thirty candidates. This process forces the cities to compete and challenge their imagination to propose the most cutting-edge and innovative projects.

I just wanted to mention this example of support policy as I think it is an example of a rather good policy as it gathers a strong political will, translating into effective support schemes and most crucially, into practical implementation involving SMEs and start-ups.

Deploying smart technologies in a small city

This first experience taught me something: if one wants to deploy prospective smart technologies into cities, one must by all means support innovative SMEs.

Is it possible to deploy smart city technologies and applications in a rather small city of about 13,000 inhabitants, with limited budget resources? I believe it is possible. However, you must rely on the smartness of inhabitants first.

For instance, you can deploy an application available on smart phones and connected to the website of the city, which would allow people to map any issue they can spot in the streets. Imagine that you see an overflowed trash bin, a new graffiti on a wall, a leaking water tap, a hole on the street or a fallen tree branch that obstructs the pavement. You just take a picture of it and send it via your smart phone application, with a small comment. The problem is located on the map, with a small report form appearing that describes the location, the time and date as well as the comment left by the user. Everybody can then see this kind of information, as it freely available on the map. The appropriate department of the municipality services immediately receives the information and can act about it to solve the problem. Furthermore, the maintenance service answers the request, with a comment that appears on report form located on the map and that everybody can see as well. All the users can therefore know that the city services are aware of the issue and know within which period of time they plan to solve the problem.

What I have discovered through my discussions with the inhabitants is that they generally do not expect or even request the problem to be solve immediately and not even within the next few hours or maybe days. No, what they really want to know is that their request is truly taken into account as well as to know when the problem is planned to be solved and to get a feedback. Such a map allows interaction between the users and the city services, through the comments and the answers provided by the services and publically available on the map. Providing regular updates on the follow-up of your request is crucial, as it fulfills the basic – and right – expectation of the citizens, that because they pay taxes they should have in return a proper service. Moreover, the way people are reporting a particular issue also provides valuable information on the urgency of the problem and the efforts that should be put in solving it. If in a matter of a few hours, the services receive tens of reports, it means that something must be done immediately.

This map can become much more than just a map to localize broken thing. It could indeed become the core of a platform where a lot of information can be shared between elected officials and the citizens, but also between the inhabitants themselves.

Moreover, one should always put forward the idea of contracting the development of such an online application to a young start-up, or even, maybe, to young entrepreneurs, if possible. It is, of course, much easier and much more secure to just buy off-the-shelf technologies from established big firms, but I believe that local officials can create much more value added by contracting the development of such smart tools (like an online interactive platform) to young entrepreneurs. They constitute the future, they have the potentiality of creating jobs, they have ideas, but they often lack the first few contracts that would allow them to develop and commercialize their concept. And, you could even attract them to settle in your city, with new jobs at the end of the day!

Another application, that can be related to the interactive mapping of the city is the possibility offered of ratting things. In some particular places, a sticker would inform the passer-by that they can give their opinion on something. Using the app, people flash a QR-code and they can rate the thing in question, with the possibility to make a public comment, which will then appear on the interactive digital map of the city.

As you all well know, the concept of smart city mainly rely on sensors, that is on the ability to gather a many pieces of information from various sources, mix them, analyze them and then use it, in order to provide better services and infrastructures. Of course, the ultimate goal is to deploy this kind of sensors. But deploying a network of wireless sensors is quite expensive and a small city like ours could not afford it. Apart of easing and encouraging the communication between the local administration and the inhabitants, this is precisely one of the reasons why we opted for an interactive map through a smart phone app: all the inhabitants would thus become the ‘smart sensors’ of our smart city! 

Another aspect related to smart city, is linked with open data. I won’t develop this topic in large, but I will just mention a couple of things about this proposition. The idea was to make most, if not all, the data related to the management of the city publically available

You can make the citizens true actors of the major decisions taken by the city. Let me explain how. Local governments are facing a massive reduction of subsidy from the central Government. This means that one of the main sources of revenues (alongside local taxes) is severely constrained and therefore complicated choices must often be made between several projects, when they cannot all be funded.

For instance, the main issue could be about the construction of a new municipal swimming pool as well as the rehabilitation of the city centre, an investment of several millions Euros. It was rather obvious that if a municipality were committing in building them, this would have implied holding back other projects or raising up the level of local taxes. When talking with the inhabitants, their opinion on whether the city should spend several millions euros in a new swimming pool were quite diverse, but they were also changing when exposed to the constraints of such a choice. So we quickly decided that on major decisions like this one, involving important choices, we shall ask the opinion of the population through local referenda. However, such a choice must also be an informed one. That is where it links with the open data concept: all the relevant information about such a project would be made public, through digital support and an interactive process would have been systematically initiated between elected officials and the citizens.   

As you would agree, such propositions were not revolutionary, but they adapt the concept of a smart city to the realities of a rather small city with very limited resources. As I explained, that is precisely why one should mainly rely on an interactive online map linked to a mobile application. Small cities cannot deploy easily and quickly a large network of sensors (in the street, on parking lots, attached to street lights, etc.) as it represents an important investment.

I do believe that a small city can become smart to a lesser cost to the public finances. Developing a digital map, enrich it with already existing databases, and making freely available an application that everybody can download into his own mobile phone, is not that expensive.

Furthermore, in a relatively small city of just 13,000 inhabitants, people can still know each other, which means that interactions between people exist and therefore can only be encouraged and favored via such an interactive online platform. The aim should not only to build a rich interactive map, but also (and maybe mainly) to create a lively local community that can encourage the share of information and services between them.

Of course, such an interactive platform should be seen as the first steps toward a truly smart city by the full scale deployment of sensors and connected objects, as well as the expansion of big data analysis. Although it constitutes a first, rapid to deploy, not too expensive but also easy to be understood, used and likely to be adopted by local inhabitants.

More general thoughts about smart cities, democracy and the role of the youth

To conclude my talk, I would like to share with you a few thoughts about the development of smart cities, the technologies attached and their relation with local democracy.

No need to present again all the benefits that could be brought to local democracy, I have mentioned several of them through the examples I presented earlier. It is very clear to me that the development of smart city can constitute a formidable asset to reinforce local democracy, thanks to an increased implication of local citizens / inhabitants in the day-to-day life of their city, but also by accessing new open sources of data providing a detailed insight on how the city management works.

But one must also keep in mind that democracy should never, ever, be taken as granted forever. Democracy is a very fragile form of Government. I want to underline, here, that such a shift from democracy to a more authoritarian society may not need to be intentional and that citizens may not necessarily be fully aware of it, or even against it. One should just think of recent threats to security that trigger increased power devoted to the police, the intelligence community and counter-terrorism agencies.

The development of smart cities brings a new aspect to it. Smart cities involve creating extremely powerful tools, which if badly used, could create serious threats to democracy. I believe there are not so many steps between “smart cities” and “dark cities”.

Indeed, the whole concept of smart city is based on data. More precisely, it is based on the ability to gather a lot of data from a lot of varied sources (through a network of all kind of sensors, but also from the users themselves); to mix them all and finally to cross-analyze them and get valuable information. Compared to what exists today, the main difference resides in the fact that we mix different databases that are currently separated, for instance traffic, social networks, CCTV, emergency vehicles localization, weather, local energy consumption and so on.

The potential danger precisely resides in the bridges and connection that are built between several pieces of information that may appear, at first sight, to be unrelated, but that may in fact provide a lot of information when crossed with each other.

When misused, access to this kind of information may reveal to be a very effective tool to control, monitor or even influence people. Mixing this with a government with authoritarian tendencies, you get a potentially deadly threat to democracy itself.

I think that one should always keep in mind that the next generation of dictatorships – or maybe is it already the current one like in China – is likely to heavily rely on big data as well as on the diversion of smart tools into smart bad tools.

Never forget that technology is rarely bad or dangerous in itself. What makes it bad and dangerous is the use that we – both citizens and government – decide to make of it.    

Of course, I do not think that we should limit or constrain the development of smart city related technology, but I do believe that we ought to be particularly vigilant and build from the very beginning all the appropriate safeguards: proper democratic control on all these systems, high level of transparency, attention given to the way it is funded by the private sector, control and regulation of the private partners that can have access to very sensitive and personal data and so on.

From that perspective, I think that the young generations have a particular and important role to play. First, since we are the ones who are especially concerned, as we will be the future inhabitants of all the smart cities that are currently designed and we will all depend on the attached technologies. Secondly, because we were born at the same time than most of the core technologies used in smart cities: Internet, mobile phone, social networks, big data. This makes us particularly aware of how all these technologies works and more importantly aware of some of the dangers attached to them.

Finally and to conclude on a more positive tone, the development of smart cities and of all the related technologies, applications, mobile devices or innovative software, constitutes an immense opportunity for young entrepreneurs with cutting-edge innovation ideas that are ready to develop their business, to make it grow, to create value and jobs. I think this is where the smartest opportunity lies for the young generation!

Thank you for your attention.

 Olivier Gloaguen (@OlivierGloaguen)

Researcher and expert of the French Ministry of Budget.

Vers une politique commune d’immigration

D’après Amnesty International, 2014 fut la pire année pour les réfugiés depuis 1945. Plus de 50 millions de personnes ont fui leur domicile en raison de l’augmentation des conflits armés. Dans son rapport annuel, l’ONG dénonce le manque de réaction de la communauté internationale sur cette urgence humanitaire.

L’UE a manqué à ses obligations

L’Union européenne notamment a manqué à ses obligations. Parmi les 4 millions de Syriens qui affirment avoir fui leur pays depuis le début de sa guerre sanglante, l’UE n’en a accueilli qu’une poignée (à peine 4 %), tandis que 95 % d’entre eux ont trouvé refuge dans les pays voisins. Cette hostilité envers les réfugiés a également entraîné une forte augmentation de l’immigration illégale (274 000 migrants illégaux en 2014 pour seulement 100 000 en 2013). La mer Méditerranée est de loin la route la plus meurtrière et a couté la vie à 3 400 migrants en 2014.

De plus, le fardeau de l’accueil des réfugiés est loin d’être partagé équitablement entre les Etats membres de l’UE. La Suède représente plus de 20 % des demandes d’asile accordés en 2013 (26 000), alors que le pays ne représente que 2 % de la population de l’Union. Cette même année, l’asile a été accordé automatiquement par le pays à tous les réfugiés syriens qui rejoignaient la Suède. L’Allemagne est également bonne élève et s’est engagée à accueillir 20 000 demandeurs d’asile pour les années 2014 et 2015. A l’inverse, certains pays sont réticents, comme le Danemark, dont la politique d’immigration a considérablement été durcie ces dernières années. La France est également critiquée par Amnesty International pour avoir accueilli seulement 2 500 réfugiés syriens en 2014.

Une politique commune doit être menée

Lors d’une visite à Stockholm en février dernier, Antonio Guterres, le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), a souligné les faiblesses de la politique de l’UE en matière d’immigration, et a appelé à une répartition plus équitable des réfugiés entre les pays membres, qui pourrait prendre la forme de quotas. L’UE, en tant que continent de 500 millions d’habitants et l’une des régions les plus riches de la planète, a les moyens de prendre en charge un plus grand nombre de réfugiés qu’elle ne le fait actuellement. Par ailleurs, l’Europe a besoin de l’immigration pour équilibre sa démographie vacillante. Pour la majorité des experts en migration, l’UE peut gérer l’augmentation de l’immigration illégale si elle adopte des politiques adéquates. Mais cela ne peut être réalisé que par ses États membres, et une politique commune doit être menée.

Les États membres conservent encore la plupart de leurs pouvoirs en matière d’immigration, et les règles d’admission sont très différentes à travers le continent. Une politique commune est nécessaire afin de fixer un objectif commun ambitieux de migrants admis pour chaque année et de s’assurer que les pays contribuent sur une base égale. L’UE doit également essayer de faire cesser la catastrophe humanitaire qui se déroule en mer Méditerranée. Certains États comme l’Italie ou la Grèce, passerelles vers l’Europe, doivent être aidés dans la sécurisation de leurs frontières et leurs patrouilles en mer. Il est injuste de les laisser porter le fardeau et les coûts de ces missions, puisqu’ils ne sont pas les pays de destination finale recherchés par les migrants. Les tentatives précédentes, comme l’opération Mare Nostrum, ont échoué dans ce domaine.

Vers une répartition plus équitable des migrants entre les pays

La Commission européenne a commencé à se pencher sur une politique commune de l’immigration. Elle a révélé il y a quelques jours un plan dans lequel les représentations et ambassades situés dans un « pays d’origine » tiers de l’UE traiteraient les demandes d’asile et de statut des réfugiés avant que les migrants atteignent l’Europe. L’objectif serait de réduire le nombre de migrants arrivant illégalement sur les côtes de l’UE. Fortement soutenue par l’Italie, la France ou l’Allemagne, cette idée est farouchement combattue par des pays comme Royaume-Uni ou la Hongrie, qui la considèrent comme un facteur d’attraction pour l’immigration clandestine. La Commission a également exprimé son vœu de s’orienter vers une répartition plus équitable des migrants entre les pays.

Ce débat est probablement l’un des plus importants et l’un des plus délicats du mandat de la Commission Juncker. L’immigration touche au cœur de la souveraineté des États membres et est un enjeu électoral très sensible. Convaincre certains pays d’accueillir plus de migrants, alors que nous nous trouvons au milieu d’un bourbier économique et d’une montée du populisme de l’extrême-droite, ne sera pas une tâche facile. L’UE devra prouver toute sa vocation de constructeur de consensus. Mais au-delà des considérations pratiques, il y a davantage en jeu avec la démonstration que la voix de l’Europe ne peut pas être réduite à la position anti-immigration utilisée par certains de ses politiciens pour satisfaire les électeurs mécontents.

Vincent Delhomme (@VincentDelhomme)

Photo: Noborder Network

« Francogeddon » ou l’armageddon du franc suisse

Jeudi 15 janvier, le franc suisse a bondi de plus de 25% en quelques instants, passant de 1,20 CHF pour 1 euro à 0,85 avant de remonter au-dessus de 1 franc suisse pour 1 euro.

L’annonce provient de la Banque nationale suisse (BNS) qui décide d’abandonner le taux plancher de 1,20 franc suisse pour 1 euro afin d’empêcher la monnaie helvétique de s’apprécier. Depuis 4 ans, l’institution monétaire helvétique défendait ce taux en intervenant sur le marché des changes. Le cours de l’euro ne cessant de baisser par rapport au dollar, cette politique devenait tendue puisque le franc suisse se dépréciait lui aussi par mécanique. L’annonce faite le 15 janvier a surpris l’ensemble des acteurs économiques et financiers.

Pour défendre ce taux plancher, la BNS achetait des devises étrangères sur le marché, ce qui lui coûtait cher. Ce procédé aurait risqué de mettre la banque en première ligne au moment du lancement par la Banque centrale européenne (BCE) de son Quantitative easing (QE). Le QE de la BCE consiste en des rachats massifs de dettes qui auraient pour effet d’injecter des quantités massives d’euro sur le marché.

Le match BNS vs BCE aurait ainsi contraint la banque suisse de  redoubler ses efforts pour empêcher le franc suisse de s’apprécier, alors que l’euro aurait été coulé par l’action de la BCE. Le communiqué publié par la BNS fait clairement apparaître cette possibilité : « Les disparités entre les politiques monétaires menées dans les principales zones monétaires ont fortement augmenté ces derniers temps et pourraient encore s’accentuer (…). Dans ce contexte, la Banque nationale est parvenue à la conclusion qu’il n’est plus justifié de maintenir le cours plancher ».

Au niveau européen, les conséquences sont multiples.

Tout d’abord, pour les frontaliers européens qui travaillent en Suisse. Le franc suisse vaut désormais plus d’euros qu’avant (1 CHF vaut désormais 0,96 €, contre 0,83 € auparavant), ils ont donc vu leur pouvoir d’achat augmenter de 20% en moins de 24 heures. Mais, si l’économie suisse ralentit à cause de l’envol soudain du CHF, c’est l’activité qui risque de pâtir et de se traduire par des destructions d’emplois dont les transfrontaliers pourraient bien être les premières victimes.

Le prix des produits suisses augmente de 30% à l’étranger. Le secteur horloger représentant 11% des exportations suisses, est particulièrement touché par cette baisse des exportations. De plus, l’industrie pharmaceutique représente 33% des exportations suisses, et va devoir baisser ses prix pour ses voisins allemands (14% des exportations en 2013), italiens (8,3%) et français (5,3%) pour qu’ils continuent d’acheter ses produits (chiffres source de L’Express, 16/01/2015). Même logique pour l’agroalimentaire. Le chocolat et le fromage suisses vont devenir plus chers à l’étranger, ce qui risque de créer un manque important. La société “Les fromages suisses” a indiqué dans un communiqué que 82 % de ces produits étaient vendus dans l’Union européenne. L’industrie du textile a également fait part de sa préoccupation, car elle exporte 75% de sa production vers l’UE. Employant plus de 12 500 personnes, elle s’attend à des fermetures d’entreprises et des pertes d’emplois.

En Europe de l’Est principalement Croatie, Pologne et Hongrie où la suppression du taux plancher a créée la panique : les emprunts en francs suisses sont répandus. 700 000 ménages sont par exemple concernés en Pologne. La traite mensuelle pour un crédit immobilier moyen (environ 300 000 zlotys) augmentera de 200-300 zlotys, soit une augmentation de 50 euros par mois pour rembourser un crédit de 69 000 euros. Du fait de la suppression, le risque de défaut pour les contreparties augmente, et les banques pourraient être obligées de prendre une partie des pertes engendrées par la crise.

Enfin, une conséquence plus « juste » attendue dans ce pays des « exilés fiscaux » : les expatriés “aisés” vont payer plus cher leur vie en Suisse, ce qui pourrait les pousser à se quitter le pays.

Quelles conclusions ?

Sur le plan politique, trois conclusions peuvent être tirées de cette “crise” du franc suisse. Au premier lieu, elle souligne l’irresponsabilité croisée de certaines banques et de certaines collectivités locales. En succombant aux sirènes de produits financiers attractifs et d’emprunts aux taux artificiellement avantageux, ces élus locaux ont certainement fait preuve d’une absence coupable de discernement. Celle-ci retombera immanquablement sur leurs administrés qui devront, à travers une hausse de leurs impôts ou des restrictions budgétaires, faire face à cette hausse importante de la charge financière de la dette de leur collectivité.

En second lieu, cette “crise” démontre magistralement qu’une décision prise unilatéralement conduit quasi immanquablement à des conséquences qui peuvent être potentiellement désastreuses pour ses voisins. En prenant seule cette décision, la Banque nationale suisse (BNS) a-t-elle pensé aux centaines de milliers de ménages modestes d’Europe centrale et de l’est (comme la Pologne) qui risquent la faillite? Voilà bien pourquoi la coordination, la coopération, l’échange d’information est primordiale, et tout particulièrement lorsque nos économies sont si imbriquées. C’est d’ailleurs bien là, l’une des raisons d’être de la construction européenne: parce que nous sommes dépendants les uns des autres, nous nous devons de travailler ensemble pour le bien commun plutôt que chacun dans son coin, replié sur ces seuls intérêts nationaux étriqués.

Ceci nous amène à la troisième conclusion. Malgré tout ce que peuvent dire les partis nationalistes et europhobes, la Suisse montre ici qu’elle n’est en fait en rien maîtresse de son destin. Elle dépend étroitement de décisions prises ailleurs et certainement pas par la BNS. C’est en effet la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de lancer sa politique de quantitative easing (QE) qui a contraint les banquiers suisses à abandonner l’ancrage du taux de change du Franc suisse avec l’Euro (peg) avec les toutes conséquences pour l’économie suisse que nous avons décrites. Ainsi, la Suisse doit appliquer les règles européennes, dont les réglementations financières, si elle veut pouvoir accéder au marché de l’UE. Mais elle ne les décide pas. Il en est de même pour sa politique monétaire: du fait de sa forte dépendance à l’économie de l’Eurozone, elle subit, plus que ne contrôle sa propre politique monétaire. Si la France décidait demain de sortir de l’Euro, sa politique monétaire ne se déciderait qu’en façade à Paris, mais dans les faits à Londres, Francfort, New York, Pékin, Tokyo, Singapour… Sauf à vouloir se couper du monde extérieur et fermer hermétiquement ses frontières, mais alors, dites « adieu » à votre iPhone, votre pétrole, vos voitures, votre acier, les touristes, les exportations de blé et de vin ou encore d’Airbus, vos vêtements… En fait à peu près tout ce que vous avez, ou alors rajouter quelques zéros au prix.

Par Florian Vallet et Olivier Gloaguen

Young Democrats for Europe (YDE)
Jeunes Democrates Europeens (JDE)
YDE is the youth wing of the European Party.We embrace the key role of democratic principles, underlined in the Lisbon Treaty and shrined in our political belief: democracy, freedom, equality, participation, sustainability and solidarity.

Contact us

    OUR PARTNERS